Guerre, Mort, Furie, trois des Cavaliers ont déjà eu le droit à leur moment de gloire dans la trilogie existante de jeux Darksiders. Longtemps laissée pour morte suite à la faillite de THQ de 2012, la franchise est revenue du royaume des défunts suite à son rachat par THQ Nordic. De ce sauvetage est né Darksiders III en fin d’année dernière, chapeauté par une bonne partie de l’ancienne équipe de feu Vigil Games, regroupée sous la bannière du studio Gunfire Games. Ne restait plus qu’à Discorde (Strife en V.O), dernier larron du quatuor, de faire parler les armes avec son charisme en bandoulière et ses deux gros flingues dans un quatrième opus. Mais point de suite « canonique » pour cette fois, Darksiders Genesis se présente comme un spin-off jouable avec une vue typée Hack’n slash où le cavalier Discorde évolue, en coopération ou non, aux côtés de son frère Guerre.
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Des portages d'enfer sur consoles ? (par Aymeric Lallée)
C’est toujours amusant de voir un jeu arriver sur d’autres machines. Les différences sont souvent minimes, mais chacun, en fonction de son support, appréciera le titre de manière unique. Dans le cas de Darksiders Genesis, les portages Xbox One et PS4 sont de bonne facture et on pourrait même dire qu’ils sont plus adaptés. En effet, la manette, forcément obligatoire ici, se révèle particulièrement efficace pour viser (avec le stick droit). Néanmoins, les menus et l’interface générale (plutôt classés dans les moins de la version PC) étant les mêmes, j’avoue que j’ai préféré naviguer dedans via un clavier plutôt qu’à la manette. De plus, certaines combinaisons de touches sont finalement plus complexes à réaliser que sur PC. Evidemment, avec l’habitude, tout cela s’effacera et vous trouverez vos marques, rassurez-vous.
Côté graphismes, le jeu demeure superbe sur les consoles de Sony et Microsoft, mais les problèmes de caméras, inhérents aux choix de game design des développeurs, sont toujours présents. Rien de méchant, mais il est important de le souligner. Là où le bât blesse, c’est finalement sur Nintendo Switch qui s’avère être, sans le moindre doute, la version la moins réussie. Pour autant Darksiders Genesis demeure un bon titre sur ce support, mais la résolution et les capacités graphiques moins puissantes que chez la concurrence, offrent un rendu tout juste passable. Ce ne sera pas vraiment gênant si vous n’avez jamais joué au titre sur une autre plateforme, mais dans le cas contraire, vous pourriez avoir du mal à supporter le passage sur la transportable de Nintendo. Enfin, les sticks des joy-con sont un peu moins précis que ceux des autres manettes, il faut aussi l’avouer, et cela se ressent pas mal dans Darksiders Genesis. A vous donc de vous y habituer pour viser ou pour les sauts et autres séquences de plateformes périlleuses.
Quoiqu’il en soit, les qualités intrinsèques de Darksiders Genesis demeurent sur Xbox One, PS4 et Nintendo Switch et, pour cela, nous conservons la note de 16/20 car ce titre propose une manière originale, et vraiment pertinente, de poursuivre sa quête (bien qu’il s’agisse d’un préquel) dans l’univers séduisant de Joe Madureira. Et ceci, sans travestir l’essence de la saga !
Le test complet de Darksiders Genesis sur PC par Mr DEriv (4 décembre 2019)
L'âme de la saga
La franchise Darksiders reste associée à la patte graphique si particulière du dessinateur Joe Madureira. Si l’artiste a chapeauté les directions artistiques des deux premiers volets de la saga, son travail ne fût en revanche que très limité sur le troisième épisode. L’artiste s’occupait d’un autre projet, Battle Chasers : Nightwar, RPG au tour par tour adapté de sa propre série de comics, développé avec son frangin Steve Madureira au sein de leur nouveau studio Airship Syndicate. L’équipe était donc plus que familière avec la licence pour se voir confier le développement de ce Darksiders Genesis par THQ Nordic. Ce Genesis ne prétend pas faire office de quatrième volet pour la saga, il s’inscrit clairement en tant que spin-off. Pourtant, malgré sa caméra isométrique et son approche typée Action-RPG, Darsiders Genesis parvient à conserver l’âme de la franchise. Il en reproduit avec réussite les mécaniques, tant au niveau de ses combats nerveux que de son exploration gratifiante pour le joueur.
La trame narrative de cet épisode se déroule avant les événements du premier Darksiders alors que les Cavaliers, Nephilims issus du croisement entre Anges et démons, sont chargés du maintien de l’équilibre de la réalité sous les ordres du tout puissant Conseil. Sans autre choix que celui d’obéir à leurs maîtres, les quatre guerriers furent chargé d’une terrible mission, celle d’éliminer leur propre peuple de la surface du monde d’Éden. C’est l’âme tourmentée par leurs actes tragiques que les cavaliers Guerre et Discorde héritent d’une nouvelle tâche périlleuse, éliminer Lucifier le roi des Démons qui complote en secret avec ses sergents pour détruire la trame de la réalité.
Le duo se lance ainsi dans une série de missions pensées à la manière de niveaux spécifiques accessibles depuis un HUB central où le manipulateur démon Vulgrim et autres PNJ feront office de marchands d’objets ou d’améliorations de capacités. Si l’on évolue dans des environnements affichés en vue isométrique à la manière d’un Hack’n slash, si les combats contre des hordes de créatures sont légions, le titre n’en demeure pas moins fidèle aux mécaniques traditionnelles de gameplay de la licence Darksiders et adopte une prise en main aux contrôles assez similaires à ceux déjà utilisés dans la trilogie. Le studio recommande donc l’utilisation d’une manette afin de bénéficier de la meilleure expérience de jeu. À l’heure du test, effectué précisons-le sur la version PC du titre, la maniabilité au clavier et à la souris se montre bien inférieure et plus bancale qu’à la manette. Le gameplay des combats transmet de très bonnes sensations ; précis et dynamique, il offre du répondant et retranscrit bien la puissance des deux personnages jouables.
Semer la Discorde
Car pour la première fois de la série, le quatrième cavalier Discorde figure au casting en tant que personnage jouable. Darksiders Genesis est tout entier construit autour de la possibilité de jouer autant en solitaire qu’en coopération à deux joueurs en ligne ou en mode local en écran partagé. Le joueur peut alterner entre les deux Nephelims à tout moment afin de profiter de leur style de leur style de combat spécifique. À l’image de ses capacités dans Darksiders 1, Guerre est un monstre de puissance au corps-à-corps, fauchant le démon de sa lourde épée, doté de plusieurs techniques signatures comme son éruption de lames tout autour de lui ou encore de sa parade active. Strife déploie son plein potentiel à distance sous la pluie de balles crachée par ses deux imposants pistolets. Plus agile et rapide que son frère, il bénéficie aussi de combo à la dague au corps-à-corps ainsi que de plusieurs techniques secondaires à débloquer au fil de la progression comme l’invocation d’un doppelganger capable d’attirer vers lui l’attention des adversaires.
Nous avons pris beaucoup de plaisir à manier ce personnage fluide et élégant dans ses actions doté qui plus est de différents types de munitions à alterner à l’envie. Si les projectiles de base de Discorde ne sont que simples balles, la progression au cours des missions permet de débloquer de nouveaux effets de munitions : balles shotgun au puissant impact, cartouches incendiaires, rayon électrique, le joueur dispose de deux types de munitions entre lesquelles alterner à la volée en combat. Une barre de rage progresse aussi à mesure que le cavalier arrose ses adversaires de plomb et enclenche automatiquement un mode de tir secondaire bien plus puissant lorsqu’elle est remplie. Unique et fun à jouer, chacun des deux cavaliers dispose de sa propre barre de vie et d’avantages spécifiques contre certains types d’ennemis. On alterne donc assez régulièrement entre les deux personnages au cours des combats ce qui participe au dynamisme général de l’action. Le niveau de difficulté de chaque chapitre peut être ajusté indépendamment de facile à difficile afin de proposer un challenge adapté à différents profils de joueurs.
Entre combats et énigmes
S’il se rapproche donc d’une expérience Hack’n slash classique, voire même d’un Twin Stick Shooter pour le cas du gameplay à distance de Discorde, ce spin-off reste fidèle à la formule classique des Darksiders en réduisant les éléments purement RPG à leur strict minimum. Le joueur ne loot ni armures, ni nouvelles armes et ne dispose pas de niveau à proprement parlé. Malgré l’orientation nouvelle de sa caméra, Darksiders Genesis se rapproche bien plus du premier volet de sa propre saga ou d'un Lara Croft and the Guardian of Light que d’un Diablo. Les ennemis ne font tomber que des âmes à utiliser comme monnaie d’échange ou bien des fragments de Courroux à collecter pour alimenter la jauge de capacités spéciales ou de formes ultimes des deux combattants. Le titre articule en revanche sa progression autour d’un ingénieux système de Cœurs de créatures.
Chaque type d’adversaire fauché au combat est susceptible de lâcher l’un de ces fameux cœurs à placer ensuite dans un arbre de progression où chaque artefact investi augmente la puissance globale de Guerre ou de Discorde. Ces objets disposent de trois niveaux à faire progresser grâce à la récolte de cœurs similaires. Ils sont aussi répartis en trois catégories spécifiques : la santé, la colère et l’attaque à faire idéalement coïncider avec des emplacements du même type pour gagner des effets bonus. Si chacun des cœurs accorde un effet passif ainsi qu’une augmentation globale de la puissance des personnages, les ennemis les plus puissants comme les boss ou les mini-boss récompensent le joueur d’artefacts plus puissants à insérer dans des emplacements spécifiques. Un joueur désireux d’optimiser ses personnages au maximum n’hésitera donc pas à relancer certaines missions dans le but de farmer ces fameux cœurs dont certains sont aussi proposés à l’achat par le marchand Vulgrim.
En plus d’emprunter la plupart de ses spécificités de gameplay aux autres jeux de sa licence, Darksiders Genesis puise aussi ses principales inspirations de level design à la même source. Dotés d’un aspect plateforme et de petites énigmes environnementale à résoudre grâce aux capacités des cavaliers, les décors de cet épisode ne sont pas que de simples arènes de combats. Ils sont pour la plupart pensés tels des donjons dans lesquels le joueur sera autant mis à l’épreuve tant sur sa capacité de combat que de réflexion. Un levier à actionner par ici, un interrupteur à déclencher à distance par là, l’autre réussite du jeu réside dans sa capacité à adapter des mécaniques déjà éprouvées dans la trilogie sous une perspective différente. Guerre dispose par exemple de sa lame boomerang à utiliser pour activer certains cristaux ou bombes à distance, Discorde accède aux fameux portails de téléportation empruntés à Portal par la franchise, etc. La progression dans les niveaux encourage donc le joueur à explorer les moindres recoins de la carte pour y dénicher des coffres secrets, des fragments de vie ou de Courroux et autres clés à échanger ensuite contre des améliorations auprès des marchands de l’Antre des Serpents. Il n’est donc pas rare de revenir visiter un environnement déjà parcouru après avoir obtenu un nouveau pouvoir dans l’idée d’y récupérer la totalité des ressources cachées. Un mode arène composé de challenges d'une dizaine de vagues de mobs vient enrichir la proposition du jeu en milieu d'aventure. Ces défis, combinés aux 16 chapitres du jeu rejouables dans une difficulté plus avancée confère au titre une durée de vie supérieure à une vingtaine d'heures (et bien plus si vous avez l'âme d'un farmer de puissance).
Et en coop c’est comment ?.
Darksiders Genesis est tout aussi bien pensé pour le solo que le jeu en coopération à deux où chacun des participants incarne l’un des deux cavaliers (avec la possibilité d’échanger les rôles à l’envie). Depuis le HUB central ou via des pierres d’invocation placées dans les niveaux, l’hôte peut inviter un ami à le rejoindre en ligne ou en coopération locale en écran partagé. Le titre ajuste alors la difficulté de ses combats et modifie certaines de ses énigmes pour les adapter à une résolution en tandem. Les âmes sont partagées, mais les cœurs de créatures peuvent être ramassés par les deux joueurs. Le jeu en coopération, testé lors de plusieurs niveaux pour cette review, fonctionne sans problème et permet d’envisager le titre sous un autre angle.
Il a du style !
Le retour de la licence au sein du studio des frères Madureira se fait clairement ressentir dès les premières heures de jeu avec une direction artistique maîtrisée. Les différents niveaux, s’ils tournent beaucoup autour du thème démoniaque avec de sombres donjons, des volcans ou encore des marais putrides alignent de très chouettes ambiances visuelles soutenues par un level design plutôt bien fichu. S'il peut arriver que l'on se perde parfois faute d'indication suffisante du journal de quête, on passe de larges zones à parcourir à dos de cheval à des lieux plus confinés propices aux énigmes et aux phases de plateforme. Darksiders Genesis est aussi l’occasion d’en apprendre plus sur le personnage de Discorde, mis en scène avec son frère dans plusieurs petites cut scenes au style comic books plutôt basiques dans leur présentation. Cynique et pince sans rire, le quatrième cavalier bénéficie, tout comme l’ensemble des personnages du jeu d’un doublage complet en v.o et en français.
Dommage que plusieurs soucis de visibilité et de finition ne viennent émailler une proposition jusqu’alors très convaincante. Premier écueil à souligner, la caméra se heurte régulièrement au décor et vient parfois masquer l’action en cours en se plantant dans des décors au premier plan. L’ajout d’un effet de transparence aurait pu remédier à ce problème qui plus est lorsque l’on sait que l’axe de vue ne peut pas être modifié par le joueur. Quelques semaines supplémentaires aurait aussi fait grand bien à la finition globale du jeu à sa sortie, les soucis de collision entre les personnages et l’environnement sont fréquents, bloquant parfois le personnage au beau milieu d’un saut par-dessus un coffre, ou entre deux assets. Si rien n’est en soi bloquant pour la progression, ce manque de polish se fait aussi ressentir sur l’interface générale du titre à l’affichage parfois très brut de décoffrage. L’ambiance graphique globale parvient à quelque peu gommer ces défauts, d’autant qu’elle est soutenue par une bande-son de qualité, en particulier lors des rencontres majeures face à des boss bénéficiant d’un bon travail de mise en scène.
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Points forts
- Système de combat précis et nerveux
- Le gameplay d’un Hack’n Slash, les énigmes d’un Darksiders
- Level design convaincant pour les donjons
- La patte graphique de Joe Madureira fait mouche une fois de plus !
- Guerre et Discorde, deux personnages au gameplay différent
- Mode coop en ligne et en local via écran splitté
- Bande-son très agréable à l’oreille
Points faibles
- Des problèmes de lisibilité dus à la caméra fixe
- Des collisions parfois bien hasardeuses pour les personnages
- Une interface qui aurait mérité plus de boulot
Sous l’angle d’un Action-RPG nerveux, Darksiders Genesis permet au quatrième cavalier de faire une solide entrée dans la saga. Si le titre se heurte à quelques défauts de finition lors de sa sortie, il combine avec réussite l’action frénétique propre à la licence et ses traditionnelles phases d’énigmes et de plateformes pour un résultat au final plus proche d’un Darksiders 1 que d’un Diablo. Dotée d’une superbe direction artistique, la proposition d’Airship Syndicate est qui plus est surmontée d’une cerise sous forme de mode coopération jouable en ligne ou en local à deux personnes. De quoi démultiplier le plaisir éprouvé en charclant des hordes de démons !
Note de la rédaction
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